L’ammonitrate haut dosage à nouveau menacé
La mission interministérielle relative aux stockages d’ammonitrates préconise dans son rapport la suppression des livraisons d’ammonitrate 33,5 en vrac d’ici « un à deux ans », voire l’interdiction à terme du produit en tant que tel. Elle mise tout sur l’ammonitrate moyen dosage.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Mise en place à l’automne 2022, la mission interministérielle ayant pour objet d’évaluer l’impact d’une éventuelle modification des seuils de déclaration pour les ammonitrates haut dosage s’est achevée par la publication d’un rapport, lundi 6 mai.
La mission a vraisemblablement été au-delà de son objet initial, puisque non seulement elle suggère en effet de baisser les seuils de déclaration pour l’ammonitrate 33,5 (à 100 t, voire 50 t), mais elle recommande surtout de supprimer l’autorisation de livraison en vrac de cet engrais azoté, « dès que possible, en laissant le temps à la filière de s’adapter, sans doute un à deux ans », tout en incitant à la livraison en big bag.
« Stimuler la production d’ammonitrate moyen dosage »
Allant encore plus loin, les trois auteurs du rapport recommandent tout simplement de bannir l’ammonitrate haut dosage, « comme la moitié des pays européens l’ont déjà fait », « dans un délai compatible avec l’adaptation de l’outil industriel en France ».
Ainsi, ils proposent « d’aider les deux entreprises de fabrication d’engrais présentes sur le sol national qui fabriquent du haut dosage dans la transformation de leur outil de production ». Il s’agirait de reconvertir les usines pour qu’elles produisent de l’ammonitrate moyen dosage (Can 27), lequel a davantage grâce à leurs yeux, puisque jugé non dangereux.
« Rendre moins attractives l’urée et les solutions azotées »
Par conséquent, ils demandent de ne pas augmenter, voire de réduire, les contraintes pesant sur le stockage de ce dernier, en « relevant les seuils de déclaration pour les installations de stockage d’ammonitrate moyen dosage ».
En parallèle, la mission propose de « rendre moins attractives l’urée et les solutions azotées » en réintroduisant des mesures douanières sur ces produits et en étudiant la mise en place d’une redevance sur les émissions atmosphériques des engrais, rendue possible par la loi Climat et résilience.
« Pas de commentaires »
Interrogées par Agrodistribution, les organisations professionnelles n’ont pas de commentaires particuliers à faire à ce stade, que ce soit à la FNA ou à La Coopération agricole Métiers du grain : « Position en cours de construction avec nos adhérents ».
Sans se prononcer sur le fond, la déléguée générale de l'Unifa, Florence Nys, est tout de même interpellée sur la forme : « On apprend la publication de ce rapport par la presse alors qu’on a été auditionné dans le cadre de cette mission et qu’on y a consacré un temps assez conséquent. »
Pour accéder à l'ensembles nos offres :